L’allaitement est sans doute l’une des plus belle aventure que j’ai pu vivre grâce à la maternité : des moments hors du temps, sa petite main qui tient mon doigts, les yeux dans yeux. Etre son monde et ne vouloir être nulle part d’autre à ce moment-là.
Mais c’est également l’une des plus compliquée ! On parle trop peu de la complexité de la mise en route de l’allaitement. Les premières semaines sont éreintantes ! Lorsque l’on devient maman, on se prend un raz de marée dans la face : on doit tout apprendre d’un coup et très vite. On se retrouve avec des centaines de questions. Et très souvent, nous avons droit à des réponses totalement différentes et qui partent dans tous les sens. Quand ce ne sont pas des avis qui n’ont pas été demandé …
Bref, on doit apprendre à naviguer en se faisant confiance, et l’allaitement en fait partie.
Que ce soit pour Holly ou Lenny, j’ai eu beaucoup de chance car je n’ai pas eu de crevasses. J’ai bien évidemment eu des engorgements, des montées de lait qui m’empêchait de vivre normalement, des douleurs les premières semaines. J’ai mordu sur ma chique. Parce que c’est vraiment quelque chose que je voulais. Je n’imaginais pas un instant ne pas allaiter !
Mon premier bébé - Holly
J’ai allaité Holly pendant 13 mois. La mise en route n’a pas été évidente. C’était mon premier bébé et la mise au sein n’est pas quelque chose d’inné comme beaucoup voudrait nous le faire croire. J’ai du apprendre à bien la positionner. Apprendre à lui donner correctement le sein. Tout en apprenant tout le reste en même temps.
Lorsque j’ai quitté la maternité, l’allaitement ne se déroulait pas comme je l’imaginais. Je peinais vraiment à ce qu’elle boive correctement, elle s’épuisait et moi m’énervais. J’ai pourtant été très bien accompagnée à l’hôpital et bien aidée, mais rien n’y faisait.
Pour éviter de passer à côté de mon allaitement et qu’elle ne manque de lait, on m’a conseillé d’utiliser une téterelle. La première semaine s’est donc déroulée sans encombre. Mais je n’étais pas convaincue de ce petit bout de plastique. J’avais l’impression de perdre tous les avantages de l’allaitement : Devoir l’avoir à chaque fois avec moi, devoir le nettoyer après chaque tétée, … J’ai donc décidé le jour de ses 10 jours, que c’était fini et je l’ai jeté ! Nous avons passé une journée assez compliquée. Mais à la fin de celle-ci c’était ok .
Jusqu’à ses 6 semaines ce ne fut pas sans douleur. Alors bien sûr j’adorais nos moments rien qu’à nous mais, j’avais également mal, cela tirait, lançait,… Il aura fallu réellement presque 2 mois pour que l’allaitement se mette en place totalement et que cela devienne « normal ». Après tout est passé à une vitesse incroyable. Et lorsqu’à ses 12 mois elle ne réclamait plus que le matin et le soir, j’ai vite compris que je devais vraiment profiter de ses derniers moments et qu’on arrivait à la fin.
Elle a cessé d’elle-même de réclamer. Cela m’a vraiment fait quelque chose. Nous avions partagé pendant plus d’une année complète, une aventure juste nous deux et je devais en quelque sorte réapprendre à vivre sans ça.
Mon deuxième bébé - Lenny
Pour Lenny, l’allaitement s’est mis beaucoup plus facilement en place. On peut dire que c’est comme le vélo et que cela ne s’oublie pas ! Car c’est vraiment instinctivement que je l’ai positionnée à la première tétée de bienvenue, et lui, c’est tout naturellement qu’il a bu.
Nous sommes actuellement à bientôt 9 mois d’allaitement et vu les quantités astronomiques de nourritures qu’il engouffre par jour, je sais que notre allaitement ne durera plus très longtemps.
Je suis heureuse et fière d’avoir pu vivre cette aventures avec mes enfants. Je ne fais bien sûr pas l’apologie de l’allaitement, chacun fait comme il veut et surtout comme il peut.
Mais je pense que chaque maman allaitante ou ayant allaité a ressenti ce sentiment incroyable d’être en fusion complète avec son bébé. De comprendre chacun de ses mouvements, chacune de ses respirations. De ne former qu’un à nouveau le temps d’un instant.
A nos deux douces parenthèses lactées mes amours.